La Gazette                

Asile donné, asile respecté

n°29 – 21/08/04

 

 Informations recueillies sur le bulletin d'information de Via Libre 5

PRESSE
 
Libération, 20 aout (Rebonds) :  Battisti, un enjeu politique,

Le 21 avril 1985, Mitterrand garantit l'asile aux Italiens accusés d'actes terroristes avant 1981. Vingt ans plus tard, la cour d'appel de Paris se prononce pour l'extradition de l'écrivain.

un article d'Irène TERREL et de Jean-Jacques de FELICE avocats de Cesare Battisti.

C'était il y a dix-neuf ans, en France : un président de la République exprime sa volonté de ne pas livrer à une démocratie voisine une poignée d'exilés vaincus à la condition qu'ils posent définitivement les armes et respectent les lois de la République. Le 21 avril 1985, en des termes parfaitement clairs, devant le 65e congrès de la Ligue des droits de l'homme, il affirme : «Les réfugiés italiens (...) qui ont participé à l'action terroriste avant 1981 (...) ont rompu avec la machine infernale dans laquelle ils s'étaient engagés, ont abordé une deuxième phase de leur propre vie, se sont insérés dans la société française (...). J'ai dit au gouvernement italien qu'ils étaient à l'abri de toute sanction par voie d'extradition (...) »

Accord conclu : sortie de clandestinité, et déclaration d'adresse, par avocats interposés, aux autorités concernées : Justice, police, état civil, etc. Une autre vie commence. Sans aucun doute un tel pari politique s'était fait en concertation avec le Premier ministre italien de l'époque, Bettino Craxi, soucieux de désarmer ainsi, aux sens propre et figuré, ces quelques fugitifs encore potentiellement menaçants.

Et l'exégèse, un quart de siècle plus tard, de quelques phrases de Mitterrand prononcées dans le cadre d'une conférence de presse, peu de temps auparavant et diplomatiquement plus nuancées, est non seulement dérisoire mais encore inutile. Inutile, puisque les faits ont tranché et qu'aucun de ces réfugiés n'a jamais été extradé depuis vingt ans, quelles que soient les charges judiciaires pesant à leur encontre, et que tous, sans exception, se sont vu remettre des titres de séjour, après que des avocats eurent communiqué aux autorités de police, pour chacun, une fiche mentionnant date d'arrivée en France, situation judiciaire, familiale, activité professionnelle, adresse.

C'était le 4 mars 1998 : Lionel Jospin, saisi par les avocats des réfugiés afin que soit officiellement et de nouveau précisée, face aux conséquences des accords de Schengen, la position de la France, répond : «Vous avez appelé mon attention par une lettre du 5 février dernier sur la situation de ressortissants italiens installés en France à la suite d'actes de nature violente d'inspiration politique réprimés dans leur pays. Je vous indique que mon gouvernement n'a pas l'intention de modifier l'attitude qui a été celle de la France jusqu'à présent. C'est pourquoi il n'a fait et ne fera droit à aucune demande d'extradition d'un des ressortissants italiens qui sont venus chez nous dans les conditions que j'ai précédemment indiquées...»

Propos tenus sous la présidence de Jacques Chirac qui, garant de la politique internationale de la France, ne les a jamais désavoués. Tout a donc été dit, su, accompli : asile pour tous, sans distinction aucune, en pleine connaissance du passé politique et judiciaire des exilés ; et asile juridiquement consolidé face à la nouvelle Europe judiciaire de Schengen dont il eût été de mauvais présage qu'elle s'ouvrît en détruisant rétroactivement sur son passage et vingt ans après ces quelques existences reconstruites.

Car vingt ans ont passé, les enfants et petits-enfants de l'exil ont grandi, les exilés ont vieilli, partie intégrante de la société française, la mémoire tissant avec l'oubli l'étoffe d'une autre humanité. C'était le 25 août 2002 : Paolo Persichetti, professeur à l'université de Paris-VIII, est livré sans autre forme de procès aux prisons italiennes, en vertu d'un vieux décret d'extradition laissé au placard pendant huit années ! Quel cynisme ! Les êtres humains ne sont-ils, aux yeux des gouvernants, que des marionnettes sans âme taillables et manipulables à merci ?

C'était le 11 septembre 2002 : anniversaire de la destruction des Twin Towers et du massacre de tant d'innocents, date à laquelle Roberto Castelli, Ligue du Nord, et Dominique Perben, UMP, choisissent de se rencontrer publiquement et d'annoncer la conclusion d'un pacte scélérat : quelques-uns de ces réfugiés deviendront monnaie d'échange. Point n'est besoin de fins limiers, ils sont dans l'annuaire...

Le dégoût vous saisit face à cette société du spectacle dans laquelle tout se joue et se décide à coup de communication et d'amalgames honteux : ainsi, pour combattre le terrorisme aveugle d'Al-Qaeda, et consolider son image politique, il serait légitime d'exhumer des tiroirs de la République française quelques vieux exilés des années de plomb, de lancer en pâture, à une opinion publique inquiète, des listes de noms savamment mélangés à quelques faits de sang des années 70, et de les extrader soudain afin qu'ils finissent en prison la vie que notre terre dite d'asile leur avait pourtant garantie durant vingt ans ?

Même si, au regard des drames qui traversent la planète, le sort de ces quelques-uns peut sembler dérisoire, il s'agit pourtant là d'une petite tragédie qui se déroule sous nos yeux et dans l'indifférence quasi générale. Et il est très grave pour l'image de la France, pays dit des droits de l'homme, que la politique internationale de ce pays ­ car c'est bien de cela qu'il s'agit ­, adoptée en 1985, soit gratuitement remise en question un quart de siècle plus tard ; qu'un droit d'asile indéniablement accordé durant vingt ans, toutes couleurs politiques confondues, soit rétroactivement bafoué ; que des familles entières, conjoints, enfants, petits-enfants, nées de cet asile même, soient niées et cyniquement détruites.

C'était le 6 décembre 2003 : le procureur général de la cour d'appel de Paris refuse, par un courrier laconique, l'ordre de son ministre de faire arrêter en vue de leur extradition trois de ces réfugiés. Rarissimes sont pourtant les dissensions ouvertement exprimées au plus haut niveau de l'appareil judiciaire, signes de dysfonctionnement d'un des services publics les plus sensibles.

C'était le 10 février 2004 : passant outre le refus de son procureur général, le garde des Sceaux Dominique Perben fait arrêter à son domicile Cesare Battisti, écrivain reconnu et gardien d'immeuble, titulaire d'un titre de séjour de dix ans délivré sous le gouvernement d'Alain Juppé et expirant en 2007, sur le point d'obtenir sa naturalisation, conjoint de Française et père de deux enfants français, et enfin, c'est le comble, juridiquement protégé par deux avis défavorables à son extradition rendus en 1991.

Cela s'est passé entre le 10 février et le 30 juin 2004 : Cesare Battisti est remis en liberté le 3 mars 2004. L'affaire prend alors des dimensions médiatico-politiques d'une ampleur surréaliste. Résurgence inutile de violentes polémiques autour des années de plomb, exhibition de victimes négligées depuis toujours et soudain objets des plus suspectes compassions, mensonges juridiques véhiculés par les plus grands médias, diabolisation des exilés dont les noms sont publiés sans la moindre retenue à la une de nombreux quotidiens, et qualifiés de tueurs, oubliant soudain le contexte politique dont ils étaient issus, les trente années écoulées depuis, oubliant l'écrivain reconnu, le restaurateur apprécié, l'enseignant, le chercheur, la mère de famille, le voisin familier... Oubliant aussi les conjoints, enfants, petits-enfants, et toutes ces vies tissées chez nous fil à fil.

C'était le 30 juin 2004 : ignorant deux refus d'extradition prononcés dans le même dossier treize ans auparavant et le principe pourtant élémentaire de l'autorité de la chose jugée, ignorant vingt ans d'une jurisprudence constante qui jugeait la procédure de contumacia italienne contraire à l'ordre public français et européen, ignorant l'asile vicennal, ignorant le droit des familles et de leurs enfants, la cour d'appel de Paris rend une décision de pure opportunité politique en prononçant un avis favorable à l'extradition de Cesare Battisti.

C'était deux jours plus tard, le 2 juillet 2004 : était-ce une coïncidence ? Le président de la République Jacques Chirac rencontre le président du Conseil Silvio Berlusconi à l'occasion du 23e sommet franco-italien. Il eût mieux valu alors faire silence face à la question qu'un journaliste avide de provocation ne manqua pas de poser autour de l'affaire.

Faire silence, car la Cour de cassation était saisie et devait pouvoir se pencher sur ce dossier à l'abri de toutes pressions... Et les quelques mots prononcés alors furent affligeants : une modification de la loi italienne justifierait que la France revînt sur vingt ans d'asile ! Alors qu'il est reconnu, par l'ex-procureur Armando Spataro lui-même, qu'aucun nouveau procès ne se tiendra en cas d'extradition de ces exilés qui seront directement emprisonnés à vie ; que sur ce point essentiel, rien n'a donc été modifié, et que la CEDH (Convention européenne des droits de l'homme) n'a jamais validé la procédure de contumacia, bien au contraire. Et surtout, comment justifier soudain de jeter aux orties vingt années d'asile, alors que Jacques Chirac fut Premier ministre, puis président de la République, sans avoir jamais exprimé la moindre réserve sur l'accueil accordé et consolidé jour après jour pendant vingt ans ?

Notre pays serait alors déshonoré.

 http://www.liberation.fr/page.php?Article=232058

 

Le Point, 19 aout

Avec Cesare, par Patrick Besson

Cette affaire Battisti, si je ne m'en mêle pas, je sens que ça ne va pas aboutir. J'ai quand même réussi récemment à faire sortir Limonov, national-bolchevique russe, et Ceca, femme de criminel de guerre serbe, de
prison ! Il faut voir aussi le Comité de soutien à Battisti. Rien que des écrivains que j'ai descendus dans Le Figaro littéraire ou Marianne : Vargas, Winckler, Deforges. Que Le Monde daté du vendredi 16 juillet 2004 orthographie Desforges, vingt-cinq ans après la publication du premier roman de Régine ! De quoi tomber de bicyclette bleue. Et Sollers. L'autre jour, on a déjeuné ensemble à La Closerie des lilas ( ). Il n'a mangé que des oeufs mayo, comme Daniel Russo dans « Black Mic-Mac » (1985). J'ai raconté ça à une fille et elle m'a dit qu'il était peut-être amoureux. Il n'avait pas l'air de m'en vouloir de l'avoir appelé « Sollers moisi » en 1998, à la une du Figaro. Lui et moi, on est bien d'accord : tant qu'un type n'a pas violé votre femme, tué votre enfant et brûlé votre maison, c'est faible intellectuellement de le considérer comme un ennemi. Le livre de Fred Vargas chez Viviane Hamy - « La vérité sur Cesare Battisti » - a un gros défaut : c'est un livre de Fred Vargas. Je ne sais pas si c'est un hasard, mais l'éditrice a renoncé à toute activité pour au moins six mois. Et si entre-temps quelqu'un lui envoie « Voyage au bout de la nuit » par la poste ?
Monsieur le Président, s'il vous plaît, n'extradez pas Cesare Battisti.
Pourquoi ? Parce que je vous le demande ! Franchement, ce ne serait pas gentil de me refuser quelque chose, après les beignes que j'ai mises ici même à tous vos ennemis, ces gens qui voulaient soit vous envoyer en prison (Montebourg, Mamère, Besancenot), soit vous piquer votre place (Sarkozy, Bayrou, Delanoë). Ce n'est pas ce fainéant de Tillinac qui se serait démené comme ça pour vous. Ni Line Renaud ! Je l'ai drôlement mouillée, ma chemise bleu ciel Ralph Lauren. En échange d'aucun voyage gratis en Afrique. Ni de la moindre Légion d'honneur. J e n'ai pas non plus été invité à votre garden-party annuelle dans les jardins de l'Elysée. Je n'aurais pourtant eu que la Seine à traverser. J'ai fait ça gratuitement. Aujourd'hui, je viens demander mon dû. Je le fais sans arrogance ni forfanterie, comme le bon artisan du crime politique que je suis. Pour moi, je ne demande rien : j'ai tout. Mais accordez-moi la grâce de Cesare Battisti, puisque son extradition vers l'Italie signifierait sa réclusion à perpétuité. Le verbe gracier
existe, pas le verbe dégracier. Ne l'inventez pas : il est laid. C'est comme promettre : on ne dépromet pas.
Je ne reviendrai pas sur les arguments contre l'extradition de Battisti, développés depuis des mois par son comité de soutien : un procès aussi bâclé que ceux de Jésus en 33 et de Brasillach en 45, aucune autre preuve de la culpabilité de Battisti que le témoignage douteux du repenti Pietro Mutti, les deux arrêts rendus par la cour d'appel de Paris en 1991 déclarant l'écrivain italien non extradable. Je suis comme vous : je n'aime guère les auteurs de romans policiers. Je préfère les poètes. Ils versent moins de sang, mais ils frappent plus fort. N'empêche, un homme a trouvé refuge chez nous, il ne fait plus le mal mais le bien ; en le rendant à M. Berlusconi, vieil adversaire replet et souriant de la liberté et de l'art, vous le précipiteriez dans l'horreur. Vous n'y perdriez pas votre âme mais peut-être
votre chance
Le véritable numéro de téléphone du restaurant Chez Nathalie 45, rue Vandrezanne, Paris 13e, est le 01.45.80.20.42.
© le point 19/08/04 - N°1666 - Page 73 - 616 mots

http://www.lepoint.fr/litterature/document.html?did=151262


COMITE LYONNAIS :
 
 
Bonjour,
Nous vous envoyons ci-joints deux documents : le  premier présente le comité lyonnais de soutien et les différentes actions en cours et à venir. Le deuxième est un fichier PDF d'une carte postale que nous sommes en train d'éditer avec l'aide de la fédération du rhone de la Ligue des droits de l'homme.
Merci de les diffuser.
Cordialement
Le comité lyonnais de soutien

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Ces deux documents sont consultable en ligne sur ViaLibre5 :
 
 
Texte de présentation du Comité Lyonnais :

 

"La fédération du Rhône de la Ligue des droits de l ’homme et le Comité lyonnais de soutien à Cesare Battisti..
Lyon le 13 août 2004

 

Suite à l'appel du 13 juillet de la LDH nationale, nous avons envoyé des lettres (postales) accompagnant l ’appel à pétition et un extrait de La vérité sur Cesare Battisti ,de Fred Vargas. Ce courrier a été envoyé à tous nos amis et contacts, ici à Lyon et agglomération, dans différentes villes de France et en Italie, et par e-mail. Aussi des dépôts chez les libraires, cafés, et autres lieux culturels, associatifs etc. Une crainte, celle de voir, vue la saison estivale, bon nombre d ’absents .Alors il nous restait les contacts directs, aller dans la rue à la recherche de têtes humaines, dans les librairies, etc. pour distribuer les tracts et l ’appel à la pétition, et recueillir des signatures immédiates. Un besoin de contact vivant, spontané, direct. Là, nous nous sommes aperçus des problèmes :ceux liés à la désinformation et les amalgames avec les terroristes. Qu ’il fallait donc argumenter et sur l ’innocence de Cesare Battisti et détruire toute désinformation, haine et amalgame, comme le travail de Fred Vargas ;et tous les autres intervenants dans le livre-documentaire La vérité sur Cesare Battisti ,le démontre, aussi bien dans les aspects historiques que judiciaires et juridiques et humains.

Et nous nous appuyons sur son innocence et la présomption d ’innocence, et le droit d ’asile, et la parole d ’Etat donnée et l ’arrêt définitif de la cour d ’appel de Paris en 1991 déclarant Cesare Battisti non extradable. Nous diffusons le communiqué de Cesare Battisti à l ’AFP :« Je n ’ai pas tué ».Et nous rappelons que Cesare Battisti demande à bénéficier d ’un procès équitable en Italie, en présence d ’observateurs internationaux. Pas d ’extradition.

Nous avons commencé à récolter les fruits de nos ensemencements. Chez les bouquinistes (quai de Saône)la presque totalité ont signé,12 sur les 15 présents. Mais aussi les flâneurs et les lecteurs de livres d ’occasions. Bonne ambiance. Bons contacts. Il faut aller chercher les signatures, elles viennent rarement spontanément. Approcher les gens, ils s'expriment et souvent ils sont critiques envers le « monde » actuel, débordant le cadre de l ’« affaire » Cesare Battisti.

Certaines personnes voyant dans l ’acte de signer celui d ’une condamnation de ce « monde »,et tous les problèmes restés en travers de la gorge, voir, d ’une société au dialogue unilatéral.

Beaucoup de ressentiment et de colère. Allez savoir pourquoi ? A ce jour vendredi 13 août, nous nous approchons des 150 signatures, c ’est peu, nous poursuivons.

Combien de verres de bière nous ont été offerts par des signataires ?Des micro-assemblées de discussion, on y parle aussi des luttes des intermittents, de l ’« information »,de l ’Italie, de ses années de plomb...A la découverte d ’un autre Lyon, celui des visages humains, travailleurs immigrés, artistes, acteurs, musiciens (beaucoup de musiciens),chômeurs, sans logis, enseignants, nettoyeurs, libraires, employés, vendeuses, aides-soignantes, médecins, étudiants, bibliothécaires, disquaires, avocats, dentistes, artistes, etc. D ’un petit village nous avons reçu une douzaine de signatures, c’est un symbole, car c ’est le village de Saint-Martin en Vercors, merci à Querencia...La signature du chanteur Prohom qui a mis en ligne sur le forum de son site Internet sa réponse, favorable, à notre appel... Des Pyrénées, nous avons reçu la signature de l ’écrivain. Daniel Giraud, avec une carte :NON AUX EXPULSIONS,LIBERTE DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION …

Une flâneuse, une dame âgée très vive, madame Levy :« si ça peut sauver un homme, alors je signe !» Un autre dit :« moi si je signe, c ’est pour la parole donnée !»… Un nouveau front s ’ouvre à Paris, Annie, Raphaël :« pour l ’instant, nous t’envoyons nos deux signatures, mais devraient suivre d ’autres signatures » « Il n ’y a plus d ’exil possible. C ’est pourquoi il faut défendre le droit d ’asile »… Une artiste, revenue de l ’étranger, signe en disant être très écœurée par ce qu ’il se passe en France … La signature d ’un Belge, Denis Lapière, scénariste de B.D.:« Je vous soutiens pleinement, pétition Cesare Battisti, contre les lois fascistes, pour le droit d’asile »… De Nice,5 signatures avec des encouragements de Patrick.

De Grenoble, Clermont Ferrand. De la région lyonnaise et Lyon bien sûr. Etc. Des refus, peu, mais secs et catégoriques...généralement impossible de les faire revenir sur leur position. Aucun argument ne les touche … Dans une boutique de location de vidéo, les deux tenanciers refusent, ils disent être très au courant de l ’affaire et pour eux « Cesare Battisti est à extrader !» pourquoi ?« On sait pas !» Un homme approche, tout bas il demande s ’il peut signer, il est enseignant :« moi je veux signer, j’ai d ’autres raisons que la présomption d ’innocence.. Les Etats, la décolonisation, les marchands d ’armes en ont eux du sang sur les mains !»…

Et des chansons, quatre pour l ’instant, dont en voici une :

 

Sur l ’air de la chanson de Boris Vian

Monsieur le Président

Monsieur le Président

C ’est notre terre d ’asile

Que les hommes en exil

Ont élue de tout temps

Monsieur le Président

C ’est au nom de la France

Avez-vous souvenance

Qu ’on prit l ’engagement ?

Ils sont en Italie

Ceux qui poussèrent au crime

A présent ils désignent

Qui ne s ’est « repenti »

En livrant Battisti

Vous nous feriez l ’offense

D ’approuver la sentence

Qui le condamne à vie

Monsieur le Président

Usez de votre grâce

Rares sont les espaces

Où vivre librement

Monsieur le président

C ’est notre terre d ’asile

Que les hommes en exil

Ont élue de tout temps !


 

Quant à ceux qui ont la haine dans le cœur envers un type inconnu hier, protégé par un droit d ’asile, et qui ne leur a rien fait, ce type qui est plongé dans un infernal cauchemar, ces haineux pensent avoir droit de vie et de mort sur cet homme qui ne leur est rien et aurait souhaité rester inconnu, on leur dit que si un jour il y avait une présomption d ’innocence pour une affaire les concernant, ils seraient bien heureux de trouver des individus pour défendre cette présomption d ’innocence et tous les droits démocratiques de la défense qui vont avec. Certains font le rapprochement avec « l ’affaire de pédophilie, procès d ’Outreau » où des innocents ont été condamnés sans preuves, puis reconnus innocents. Autre cauchemar. Ceci est entre autre, les propos d ’un gardien de musée d ’ici. Devant le musée Saint-Pierre, à l’exposition de Fernand Léger, rien que des refus, des visiteurs du surréalisme refusent tous avec cynisme.

Enfin, nous pouvons reprendre ces phrases du Comité Languedoc-roussillon, puisque c ’est très exactement ce que nous avons remarqué :« Beaucoup d'hésitations aussi dans cet échantillon de la "France cultivée"en général lecteur du Monde. Les arguments développés dans l'éditorial du 2 juillet "Les paradoxes Battisti "reviennent souvent et justifient la non signature de l'appel. l aurait été nécessaire d'avoir plus de temps pour discuter (…).Beaucoup de personnes et en particulier des jeunes étaient désireux d'avoir des explications plus développées, de comprendre : les années de plomb, la justice d'exception, les brigades rouges, Action directe, l'espace judiciaire européen, etc. Cela permet d'imaginer que l'aspect unilatéral de l'information produite par Le Monde laisse quand même sur leur faim plus de gens qu'on ne le croit ,le besoin de contre information chez certains était manifeste. A signaler la difficulté de faire signer, sans explications, l'appel à ceux qui avaient déjà signé l'une des pétitions précédentes :"J'ai déjà signé!"» Comme à l’initiative du Comité Languedoc-roussillon, nous tirons une carte postale (Elle sera à la disposition de tous les comités de soutien).C ’est la photo d ’un tag (trouvé dans une rue de Lyon) :

C.B.,en dessous nous avons collé :« Je n ’ai pas tué ».

 

Le Comité lyonnais de soutien à Cesare Battisti

Et la fédération du Rhône de la Ligue des Droits de l ’Homme,

mel :cesarebattisti_lyon@yahoo.fr

 

NB :Sont en cours de préparation des émissions sur des radios lyonnaises.

A suivre …

Courage à tous "

 

 

PROPOSITION DE LETTRE A CHIRAC :

Monsieur le President
Par votre déclaration du 2 Juillet j'apprends que vous etes favorable à l'extadition de Mr Cesare Battisti.
Vous avez exprimé là une position de la France dans laquelle je ne me reconnais pas.
Je vous attendais plus libre, libre de ne pas partager les haines et toutes les influences exportés d'Italie.
Expulser Battisti constituerait une  immense injustice, une imposture profonde au regard de la Loi.
Monsieur le president, il faut que je vous dise, ma decision est prise, en bon Republicain, du fond de l'isoloir, resonnera ma voix si pour Battisti vous ne respectez pas le Droit, accordé par la France, il y a 14 ans de ça. 
 

  

Avez-vous signé la pétition adressée au président Jacques Chirac ?

http://www.ldh-france.org/agir_manifestations2.cfm?idmanif=124

 Vous pouvez aussi lui écrire personnellement comme nous l’avons fait par dizaines ces derniers jours sur le site :  http://www.elysee.fr/ecrire/mail.htm

Ne restons pas sans réagir devant cette infamie !

 

 

Site d’archivage de la gazette 

 

http://cesarebattisti.free.fr

Claude Mesplède