. Liberté pour Cesare Battisti n°1
 
Je vous informe d'une initiative prise en région parisienne et à laquelle vous pouvez participer
 
" réunion - conférence de presse des écrivains solidaires de Césare Battisti lundi 16 à 17 h devant la prison de la Santé "
 
J'en profite pour vous faire connaître le courrier suivant qu'au nom des cinq signataires j'ai adressé à tous les présidents des groupes parlementaires à l'assemblée nationale ainsi qu'au garde des sceaux et au président de la République française.
 
"Nous sommes des écrivains qui ne supportons pas la situation qui vient d'être créée avec l'arrestation et peut-être demain l'extradition de notre collègue romancier et ami Cesare Battisti."
 
Le romancier Cesare Battisti est menacé d'extradition vers l'Italie où il est sous le coup d'une condamnation qui remonte à l'époque des actions terroristes menées durant les années 70. Réfugié en France depuis 1990, comme plusieurs autres militants italiens,  il avait obtenu du président Mitterrand l'assurance de pouvoir vivre en France à la condition de ne plus avoir d'activité politique. Depuis, Cesare Battisti a respecté cet engagement. Il a fondé une famille et il est devenu écrivain, fournissant dans ses romans des témoignages uniques sur cette période et les événements tels qu'il les a vécus.
Une première alerte avait eu lieu en 2002 qui avait déclenché une pétition nationale signée par de nombreux romanciers, critiques, éditeurs, traducteurs et personnalités diverses. Ces signatures avaient été déposées auprès des représentants du ministère de la culture. Les choses en étaient restées là. La parole donnée par le président Mitterrand au nom de la France était respectée.
 
Subitement les choses viennent de changer. Nous avons appris que dans la matinée du mardi 10 février 2004, Cesare Battisti avait été arrêté à son domicile par la BAT pour être placé depuis en écrou extraditionnel. Si une telle procédure se poursuivait, c'est la parole donnée par la voix d'un président français qui serait bafouée et le sens de l'honneur de la France, foulé aux pieds.
C'est nous tous, Français de toutes origines qui sommes engagés par ce manque à notre parole donnée via un président élu au suffrage universel. Et évidemment nous ne pouvons que dire la honte dont nous sommes désormais, quoi qu'il arrive, souillés.
 
C'est le sort d'un homme, d'une famille mais aussi l'honneur des lettres françaises et de la nation qui sont en jeu. A l'heure où l'Italie a le courage de regarder sur grand écran les brigade rosse à l'oeuvre avec leurs errements, leurs tourments, leurs contradictions, à l'heure du mariage princier Savoie-Coureau, du retour des aristocrates en Italie, nous serions plus nationalistes que le roi d'un pays dont nous ne sommes pas..?
 
Il est des comptes qu'il est indigne de régler pour d'autres. Ptolémée offrit ainsi jadis la tête de Pompée à César qui en fut outragé. Peut-on espérer que Berlusconi se sente insulté qu'on lui livre un homme qui est un exemple d'humanité parce que cette humanité il la mesure à sa reconquête ?
 
C'est pourquoi nous demandons au Garde des sceaux et au Président de la République française, en notre nom, au nom d'hommes qui ne sont rien de plus que Cesare Battisti, de rendre la liberté à Cesare et de lui confirmer le droit d'asile qu'il est de notre dignité à nous tous Français, de conférer.
 
Michel Quint; Claude Mesplède; Pascal Dessaint; François Joly; Guillaume Chérel.